Les postures du dirigeant de croissance

Diriger une entreprise dite « de croissance » – autrement dit en développement rapide – expose à des défis particuliers. 

Face à ces défis, quelques postures méritent d’être développées par le dirigeant.



1)
Dans une entreprise de croissance, le futur est déjà dans le présent. L’échelle du temps rétrécit. Demain et aujourd’hui tendent à se confondre.

Le dirigeant « de croissance », plus que dans les autres entreprises, doit adopter une posture d’anticipation. Concrètement, puisqu’il faut faire des choix, cela veut dire prioriser dans son agenda les réunions, les entretiens, les taches consacrées à demain ; au détriment des réunions, des entretiens et des taches consacrées à l’exploitation, aux opérations du quotidien. 


2)
La croissance sous un couvercle est explosive.

Quand l’entreprise grandit, recrute, se structure, si le dirigeant continue de décider comme avant, de contrôler comme avant sans prendre de hauteur, il peut devenir le couvercle sur la marmite. C’est ainsi que certains dirigeants peuvent compromettre le potentiel de développement ou d’autres se faire éjecter de l’entreprise qu’ils ont fait naître.

La réponse est dans une  posture de détachement. 

Détachement s’entend d’abord au sens propre : se libérer de taches en priorisant et en déléguant.

Le détachement peut  aussi s’entendre au sens psychologique : se dissocier de l’entreprise que l’on a enfantée. « Je ne suis pas mon entreprise ». Ce détachement psychologique est fondamental pour permettre la prise de recul, mieux vivre les difficultés rencontrées, le cas échéant ouvrir le capital pour lever des fonds, organiser la gouvernance et accepter un partage du pouvoir.

Ce détachement psychologique est aussi la meilleure  préparation à une transmission future !


3) La croissance sépare et disperse. 

Quand on devient plus nombreux, quand les locaux s’agrandissent, quand on crée de nouvelles implantations géographiques, les relations se complexifient. Les nouvelles recrues arrivent dans un train qui marche très vite.

Les premiers collaborateurs voient arriver de semaine en semaine de nouveaux visages sans toujours comprendre pourquoi, ni pour faire quoi.

Le dirigeant doit renforcer sa posture de communication. C’est difficile, quand on a en soi toute l’histoire et qu’on porte intimement le projet de l’entreprise, de penser que les autres ne savent pas !

Alors quand l’entreprise grandit, le dirigeant doit être plus que d’autres celui qui raconte l’histoire : d’où l’on vient, où l’on va et pourquoi on y va. Cette communication n’est pas plus importante qu’au début de l’aventure, mais le dirigeant doit la structurer.


4) Quand le dirigeant fléchit, l’entreprise se couche.

Une croissance rapide  est une crise en soi. Elle est une déstabilisation permanente, pour tous et en premier lieu pour le dirigeant. Comme dans les avions, où l’on nous explique qu’en cas de dépressurisation, les masques à oxygène tomberont et que si nous sommes en charge d’une personne fragile comme un enfant par exemple, il conviendra de poser d’abord le masque sur soi, de la même façon, le dirigeant doit prendre soin de lui pour pouvoir prendre soin des autres. Prendre soin de soi pour aujourd’hui et pour demain.

C’est une  posture de développement de soi. Une entreprise qui grandit a besoin d’un dirigeant qui grandit pour ne pas devenir la limite de son entreprise.

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