Concilier « continuité de la mission », « prise de recul » et « ressourcement»

Comment réellement mettre à profit le temps des vacances quand on est dirigeant ?

La fonction de dirigeant n’est pas intermittente. On reste le dirigeant de son entreprise même lorsque nous sommes en vacances… avec toutes les responsabilités que cela implique. Les vacances sont absolument nécessaires. Un dirigeant n’est pas une super-machine. Il est une ressource stratégique pour l’entreprise et comme toute ressource, elle doit être préservée et protégée. Les vacances font partie des moyens à prendre pour rechercher durablement l’efficacité et la sérénité.

Il y a évidemment autant de manières de vivre ses vacances qu’il y a de dirigeants. Il y a des dirigeants qui ont la chance de pouvoir vraiment débrancher. Parce que – en dehors d’un énorme coup dur – ils peuvent compter sur des associés et/ou sur une équipe confirmée ; parce que la taille de l’entreprise leur a permis de s’extraire de l’opérationnel et du court terme ; et parce que la situation de l’entreprise est calme. Tant mieux pour eux ! Qu’ils profitent et reviennent reposés, détendus et pleins d’énergie ! Ils sont néanmoins les plus rares.

Pour d’autres dirigeants, le moment des vacances n’est pas si simple à aborder. En plus des préoccupations habituelles, il y a celles liées à la perspective de l’éloignement et peut-être aussi celles de l’avenir.

Voici 4 questions pour vous aider à mettre à profit la période des vacances :

Est-ce que ma rentrée est préparée ? est-ce que je la visualise ?

On vit mieux ses vacances si on rangé son bureau, identifié ses priorités de la rentrée, les actions à suivre ou à lancer au retour, travaillé l’agenda de la rentrée, prévu les moments où l’on traitera les sujets d’importance…. Tout cela est de nature à rassurer : j’y vois clair, les choses sont planifiées, je peux partir plus détendu. Il y a cependant là un défi : à la fois terminer avant le départ ce qu’on voulait achever et préparer la rentrée. Ce travail pour la rentrée doit donc être planifié bien en amont et figurer dans l’agenda dans les jours qui précèdent le départ.

Est-ce que les modes de communication avec mon équipe sont définis et partagés avec toutes les personnes concernées?

Une seule chose compte : être informé si c’est nécessaire (c’est à dire uniquement pour une urgence qui nécessite spécifiquement une décision du dirigeant) et rien de plus. Le temps des vacances est un moment propice pour bloquer les notifications de mails, SMS, réseaux sociaux et reprendre le contrôle sur les flux d’information. Il est bon de se donner et de faire connaitre quelques règles de consultation de son smartphone pendant les vacances et s’y tenir, même si c’est une lutte. Si le programme de vacances prévoit des périodes sans connexion, c’est rassurant aussi de savoir que l’entreprise les connaît à l’avance.

Y a-t-il un à trois sujets importants auxquels je pourrais réfléchir pendant cette période propice à la prise de recul ?

Il peut s’agir de sujets que l’on sait fondamentaux et que l’on n’a pas pris le temps de traiter au fil des mois passés, justement parce qu’ils supposent de la prise de recul. Comme par exemple, ma relation avec mes associés, un projet de déménagement pour l’entreprise, un projet de développement…S’interdire de les traiter parce que ce sont les vacances peut finalement être finalement plus stressant que d’y réfléchir. Sans constituer un travail en tant que tel, ces sujets pourront être médités lors des moments de calme, de contemplation, de solitude que les vacances rendent plus fréquents. Le fait d’y penser, d’y revenir, même de façon désordonnée va contribuer à les faire avancer. Notre cerveau travaille, même quand nous n’en avons pas conscience. On peut lui confier explicitement ces quelques sujets pour les vacances !

Enfin, un devoir de vacances pour les dirigeants qui s’inquiètent douloureusement de la prise de distance du fait des vacances :

Si cette inquiétude est justifiée par la situation que vit votre entreprise, elle est respectable et ce devoir de vacances ne vous concerne pas. Si cette inquiétude est plus intérieure, vous pourrez méditer sur votre capacité à oser la confiance à l’égard de vos collaborateurs et sur votre manière d’exercer le pouvoir. Il y a d’ailleurs de très bons bouquins là-dessus…pour vos vacances ?