Interview de Franck Démaret, DG de Kipsta et intervenant au Campus des Dirigeants

Il est convaincu que pour être durablement mondiale, l’entreprise doit renforcer ses racines locales. C’est pourquoi, le Kipstadium, siège de Kipsta, est bien plus qu’un siège social. C’est aussi un complexe sportif implanté dans la zone de l’Union à Tourcoing. Un quartier dont il rêve de faire un haut lieu européen de la conception et de la pratique dans le domaine du sport.

Au sein de Décathlon, Franck Demaret est Directeur Général de Kipsta depuis 2008. Il est aussi l’un des intervenants au Campus des Dirigeants, sur le thème « Comment créer un environnement favorable à l’innovation ».

Il livre au Campus ce qui l’obsède dans l’exercice de son métier de dirigeant.

« Ce qui m’obsède en premier, c’est que nous soyons dans le quotidien des hommes et des femmes que l’on sert, les utilisateurs et clients. C’est une condition sine qua none pour inventer de bons produits.

Je fais donc tout pour que nos collaborateurs soient en permanence avec les utilisateurs, sur les terrains, pour écouter, observer, sentir. Nous faisons vivre nos sens autour des utilisateurs.

Pour moi, la force du dirigeant réside dans sa capacité à rester dans le quotidien des autres. Je consacre 50 % de mon temps à cela, au bord des terrains, dans les vestiaires,…Oui, en tant que dirigeant, mon rôle est de regarder loin, mais je développe aussi le sens des détails.

Ma seconde obsession, c’est que mes collaborateurs prennent des décisions et que nous vivions vraiment le principe de subsidiarité.

Et cela, c’est possible si le sens de ce que nous voulons vivre est partagé. Plus on est précis sur le sens et précis sur le socle de valeurs, plus chacun des collaborateurs est libre dans son expression. Pour cette raison aussi, nous avons banni le droit à l’erreur pour promouvoir le droit à l’essai qui sert le sens. Et c’est pourquoi aussi, j’essaie de recruter des gens tout à la fois désobéissants et respectueux !

Je dis souvent à l’un ou à l’autre « le chemin que tu as pris n’est pas celui que j’aurais choisi, mais c’est le bon car il sert le sens que nous avons défini. 

Cette attitude du dirigeant favorise la diversité. Mais elle implique pour lui de prendre le risque de la confiance en l’autre. Ce qui ne peut se faire sans développer une solide confiance en soi. Ce chemin est infini ! »

Poursuivre votre lecture...